Mère et enfant
« Je possède, dit la mère,
Deux bluets d'un bleu si doux
Que ceux des champs sont jaloux.
Qui devine le mystère ?…»
— L'enfant dit en riant : « Oh ! moi, je m'y connais :
Mes deux yeux sont les deux bluets. »
Deux bluets d'un bleu si doux
Que ceux des champs sont jaloux.
Qui devine le mystère ?…»
— L'enfant dit en riant : « Oh ! moi, je m'y connais :
Mes deux yeux sont les deux bluets. »
« J'ai toujours, fraîche et vermeille,
Une fleur qui sait parler,
Et sourire et m'appeler ;
C'est bien une autre merveille. »
— L'enfant dit en touchant ses lèvres : « M'y voici !
Ta fleur sait l'embrasser aussi.»
Une fleur qui sait parler,
Et sourire et m'appeler ;
C'est bien une autre merveille. »
— L'enfant dit en touchant ses lèvres : « M'y voici !
Ta fleur sait l'embrasser aussi.»
« J'ai, sans qu'on y prenne garde,
Un collier qui n'est pas d'or,
Mais plus précieux encor ;
Mon cou nuit et jour le garde. »
— « Ton collier, dit l'enfant, je ne m'y trompe pas,
Est fait de mes deux petits bras.»
Un collier qui n'est pas d'or,
Mais plus précieux encor ;
Mon cou nuit et jour le garde. »
— « Ton collier, dit l'enfant, je ne m'y trompe pas,
Est fait de mes deux petits bras.»
« Je possède une autre chose
Sans laquelle je mourrais,
Quand même je garderais
Collier, bluets, fleur qui cause.… »
— L'enfant dit, tout ému d'amour et de bonheur :
« Cette fois, mère, c'est mon coeur. »
Sans laquelle je mourrais,
Quand même je garderais
Collier, bluets, fleur qui cause.… »
— L'enfant dit, tout ému d'amour et de bonheur :
« Cette fois, mère, c'est mon coeur. »
Sophie Huë
Les Maternelles
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