Mon village
mon village, à travers
Les prés verts
Grimpent tes logis en pente;
Un ruisseau bordé d'aubiers,
A tes pieds,
Court dans la sauge et la menthe.
Sous tes auvents de bois brun,
Le parfum
Du vieux temps se garde encore;
On y parle le patois
D'autrefois,
Rude, chantant et sonore.
Sur ta grand'place un tilleul
Verdit seul;
Son ombre abrite l'école
Où sur un rythme traînant,
Bourdonnant,
La voix des enfants s'envole.
Puis la rue en serpentant
Va montant
Vers l'église, qui s'élance
Avec ses clochers moussus,
Au-dessus
Des boulingrins où l'on danse.
L'angélus, trois fois le jour,
A l'entour
Egrène sa sonnerie.
C'est là, depuis des matins
Très lointains,
Qu'on baptise et qu'on marie;
Et c'est là qu'on meurt...
Pressés Et tassés,
Là, nos fils sous l'herbe haute,
Auprès des crânes sans yeux
Des aïeux,
Viendront dormir côte à côte.
Claude-Adhémar-André Theuriet,
né à Marly-le-Roi le 8 octobre 1833 et mort à Bourg-la-Reine le 23 avril 1907, est un poète, romancier et auteur dramatique français.
mercredi 21 novembre 2012
LE TILLEUL
LE TILLEUL
Au seuil du vieux domaine
S'élève un grand tilleul,
Tout près de la fontaine
Où penche le glaïeul.
Jadis, sous son ombrage,
Des songes m'ont bercé ;
Au souffle de l'orage
Mon rêve s'est effacé ;
Bonheur trop tôt passé.
J'ai dû, sans que personne
Me suive d'un regard,
Partir un soir d'automne,
Dans l'ombre et le hasard.
Jouet du sort rebelle,
La nuit j'entends ces mots
C'est l'arbre qui m'appelle
"Ami, pour guérir tes maux,
Reviens sous mes rameaux."
R DAILHAC
Au seuil du vieux domaine
S'élève un grand tilleul,
Tout près de la fontaine
Où penche le glaïeul.
Jadis, sous son ombrage,
Des songes m'ont bercé ;
Au souffle de l'orage
Mon rêve s'est effacé ;
Bonheur trop tôt passé.
J'ai dû, sans que personne
Me suive d'un regard,
Partir un soir d'automne,
Dans l'ombre et le hasard.
Jouet du sort rebelle,
La nuit j'entends ces mots
C'est l'arbre qui m'appelle
"Ami, pour guérir tes maux,
Reviens sous mes rameaux."
R DAILHAC
LES MATELOTS
LES MATELOTS
Sur l’eau bleue et profonde
Nous allons voyageant,
Environnant le monde
D’un sillage d’argent,
Des îles de la Sonde,
De l’Inde au ciel brûlé,
Jusqu’au pôle gelé...
Les petites étoiles
Montrent de leur doigt d’or
De quel côté les voiles
Doivent prendre l’essor ;
Sur nos ailes de toiles,
Comme de blancs oiseaux,
Nous effleurons les eaux.
Nous pensons à la terre
Que nous fuyons toujours,
À notre vieille mère,
À nos jeunes amours ;
Mais la vague légère
Avec son doux refrain
Endort notre chagrin.
Théophile GAUTIER (1841)
Sur l’eau bleue et profonde
Nous allons voyageant,
Environnant le monde
D’un sillage d’argent,
Des îles de la Sonde,
De l’Inde au ciel brûlé,
Jusqu’au pôle gelé...
Les petites étoiles
Montrent de leur doigt d’or
De quel côté les voiles
Doivent prendre l’essor ;
Sur nos ailes de toiles,
Comme de blancs oiseaux,
Nous effleurons les eaux.
Nous pensons à la terre
Que nous fuyons toujours,
À notre vieille mère,
À nos jeunes amours ;
Mais la vague légère
Avec son doux refrain
Endort notre chagrin.
Théophile GAUTIER (1841)
PETITE MÈRE !
PETITE MÈRE !
La nuit lorsque je sommeille,
Qui vient se pencher sur moi ?
Qui sourit quand je m'éveille ?
Petite mère c'est toi.
Qui gronde d'une voix tendre,
Si tendre que l'on me voit
Repentant rien qu'à l'entendre ?
Petite mère c'est toi !
Qui pour nous est douce et bonne ?
Aux pauvres ayant faim et froid
Qui m'apprend comment on donne ?
Petite mère c'est toi !
Quand viendra la vieillese,
À mon tour veillant sur toi,
Qui te rendra ta tendresse ?
Petite mère c'est toi !
Sophie HUE
La nuit lorsque je sommeille,
Qui vient se pencher sur moi ?
Qui sourit quand je m'éveille ?
Petite mère c'est toi.
Qui gronde d'une voix tendre,
Si tendre que l'on me voit
Repentant rien qu'à l'entendre ?
Petite mère c'est toi !
Qui pour nous est douce et bonne ?
Aux pauvres ayant faim et froid
Qui m'apprend comment on donne ?
Petite mère c'est toi !
Quand viendra la vieillese,
À mon tour veillant sur toi,
Qui te rendra ta tendresse ?
Petite mère c'est toi !
Sophie HUE
LES AMIS D'ENFANCE
LES AMIS D'ENFANCE
Enfants de la même colline,
Abreuvés du même ruisseau,
Comme deux nids sous l'aubépine,
Près du mienDieu mit ton berceau
De nos toits voisins les fumées,
Se perdaient dans le même ciel,
Et de tes herbes parfumées
Nos abeilles volaient le miel.
Souvent je vis ta douce mère,
De mes prés foulant le chemin,
Te mener, comme un jeune frère
À moi, tout petit, par la main.
Victor HUGO
Enfants de la même colline,
Abreuvés du même ruisseau,
Comme deux nids sous l'aubépine,
Près du mienDieu mit ton berceau
De nos toits voisins les fumées,
Se perdaient dans le même ciel,
Et de tes herbes parfumées
Nos abeilles volaient le miel.
Souvent je vis ta douce mère,
De mes prés foulant le chemin,
Te mener, comme un jeune frère
À moi, tout petit, par la main.
Victor HUGO
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